Ravageur. La pyrale du buis toujours plus gourmande
Les chenilles de Cydalima perspectalis dévorent tous les ans leur contingent de buis.
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Détectée en 2008 en Alsace puis en 2009 en Île-de-France, la pyrale du buis Cydalima (= Diaphania) perspectalis continue de faire parler d'elle. Fin août, un reportage sur TF1, à 20 h 30, soulignait les dégâts occasionnés dans le parc de Saint-Cloud par ce ravageur, menace pour « l'identité culturelle des jardins à la française ». Dans une jardinerie de la région parisienne, un stand spécialement dédié à la pyrale du buis a attiré trente à quarante consultations journalières. Dans une autre du Maine-et-Loire, la totalité des buis a dû être retirée, car ils étaient contaminés. « Cette troisième et dernière génération de la pyrale du buis pour 2013 est la plus importante de l'année », signalait Christian Marchand, paysagiste à Strasbourg, le 30 août sur son site http://pyraledubuis.wordpress.com. « Il est très important de commencer les traitements. »
Deux à trois générations au cours de l'année
D'origine asiatique, Cydalima perspectalis (Lépidoptère, Crambidés) provoque d'importants dégâts, au sein des jardins privés et publics, des cimetières, des jardineries et des pépinières, voire désormais au sein des populations naturelles de buis en Alsace. Les fortes attaques provoquent une défoliation totale associée à des fils de soie et des boulettes d'excréments vert-brun, et peuvent entraîner le dépérissement des sujets. L'infestation est remarquée tardivement, car la pyrale agresse d'abord l'intérieur de la plante. En Europe, l'espèce attaque le genre Buxus (B. sempervirens, colchica, microphylla, sinica).
Surveiller, traiter et communiquer
Deux à trois générations se succèdent au cours de l'année. À la sortie de la chrysalide, le papillon, nocturne, aux ailes blanches bordées de brun, vit une semaine. Il pond de deux cents à deux cent cinquante oeufs sur la face inférieure des feuilles. Le cycle de la chenille dure environ quatre semaines. Elle mesure 35-40 mm de long au dernier stade. Elle a un corps vert clair strié longitudinalement de bandes foncées avec des verrues noires et de longs poils blancs isolés. Sa tête est noire et luisante. Elle s'abrite en hiver dans une logette constituée de soie blanche tissée entre les feuilles.
La pyrale du buis est désormais bien implantée en Alsace, et se développe en Île-de-France, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées et région Paca. Après une première détection en 2012, « l'observation en Val de Saône sur huit sites différents semble être le premier gros foyer répertorié cette année en Rhône-Alpes », note Bernard Abdilla, horticulteur et directeur de l'Association de gestion et de suivi environnemental du bassin du Formans.
Christian Marchand fournit informations, conseils et vidéos sur son site internet : nettoyer les buis, évacuer les déchets végétaux, tailler d'août en octobre, protéger les plantes sous moustiquaire contre la ponte, éliminer à la main ou avec un aspirateur les chenilles, traiter... En usage amateur, des spécialités commerciales à base de Bacillus thuringiensis var. kurstaki, pyréthrines et huile de colza peuvent être utilisées. En espaces verts et pépinière, consulter les produits homologués pour les traitements des parties aériennes des arbres et arbustes, sur les chenilles phytophages ou ravageurs divers. La lutte passe aussi par l'information de l'entourage, afin d'éviter de nouvelles sources d'infestation.
Valérie Vidril
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